caméra silex patates germées
Exposition du groupe d'étudiants No Name de la Haute École des arts du Rhin (HEAR), Strasbourg (F).
Vernissage : Ven 19.4.2019, de 19h00 à 21h00
PROGRAMME :
Ludovic Hadjeros : Le loup ne peut guetter la lune qu'en sortant de la forêtLes loups-garous, c’est connu, sortent plus volontiers quand la lune est pleine. C’est le cas le soir du vernissage.
Juliette Kerviche : s’attrouper Le récit du peuple des bols autour de l’œuvre U de Juliette Kerviche. Langue : français
Jules Maillot : je suis devenue allergique à ma propre langue« Baissez les lumières au minimum et éliminez toute distraction, mettez un peu de musique pour faire un fond sonore. Cubensis Hawaiian vous propose une expérience fétiche de la couleur (…) »
No Name, groupe pédagogique au sein de la Haute École des arts du Rhin (HEAR) de Strasbourg, participe à l’unité de recherche FAIRE-MONDES. Les étudiant(e)s s’intéressent aux questions de globalisation et à l’« écologie des récits », et cheminent entre politique et poétique.
Ce sont les questions relatives à l’évolution au sens large qui forment le cœur de leurs enquêtes durant cette année 2018/2019. Comment raconter la dialectique du changement et de la continuité ? De quoi les récits d’évolution sont-ils porteurs ? Comment mettre en séquence les différentes formes d’évolution ? Comme une formule alchimique ou un jeu de mains, camera silex patates germées présente un ensemble d’éléments interchangeables, sans hiérarchie. Qui est arrivé en premier de la caméra, du silex ou de la patate ? Quand la pomme de terre, fraîchement débarquée sur les côtes européennes, est présentée au pape, un problème diplomatique se pose : le terme quechua pour désigner cette racine est papa. Or, le pape se fait également appeler ainsi. Pour éviter toute confusion, le tubercule est renommé patata. Au même moment, la camera obscura sert tout à la fois de machine à voir et de dispositif à projeter des images.
Quelque part, au fond des océans, se produisent des accidents siliceux. Les silex, dégagés par l’érosion, fragmentés par le gel, roulés par les courants, s’échouent sur la plage en une multitude de galets arrondis. Leurs frottements provoquent des étincelles.
Évoluer, ce n’est pas progresser, s’améliorer. C’est se modifier, en permanence, expérimenter des changements, s’hybrider. Sans silex, aurait-il été possible de construire des écrans ? Les évolutions se jouent à plusieurs échelles : dans des interstices, le long des imaginaires, en sous-titres des grandes histoires, au creux d’interactions. Les strates de nos récits se recoupent et parfois s’enchevêtrent. Les patates germeront-elles sur la face cachée de la Lune ?
Conception graphique : Julie Bassinot, Morgat Bry, Chani Pouzet, Marie Serrié de l'Atelier communication graphique de la Haute école des arts du Rhin
Partenaires
Avec le soutien du Ministère de la Culture de la République française et la Région Grand Est.