Counter-Conduct
(Remembering, Imagining, Connecting, Resisting)
L'utilisation de peaux d'oignon et de thé comme supports d'écriture suggère l'importance de l'imagination et de la créativité non seulement comme moyen de survie et de résistance, mais aussi pour documenter et transmettre des informations sur les conditions de détention réduites au silence et non enregistrées, telles qu'elles sont perçues et comprises par les autres. Elle souligne également l'importance de la communauté et de la solidarité dans ces efforts.
Quel rôle jouent les médias dans le partage d'informations sur les prisons politiques, et comment influencent-ils les perceptions et les réponses mondiales à cette question ? Comment les prisonnier·ière·s politiques eux/elles-mêmes résistent-iels et défient-iels les dynamiques de pouvoir qui les maintiennent en prison, et que peuvent nous apprendre leurs expériences sur la résilience de l'esprit humain face à l'oppression ? Comment l'expérience collective de l'emprisonnement politique en Syrie peut-elle contribuer à informer les mouvements contemporains pour le changement social et politique, et souligner l'importance de la guérison sociale ?
Counter-Conduct s'inspire des récits de survivant·e·s de la détention politique en Syrie. En utilisant le symbolisme de l'encre d'oignon – avec tout le poids émotionnel des histoires qu'elle véhicule, mais aussi toutes les significations du courage et de la détermination à résister – la performance ouvre un espace pour créer un moment de solidarité et d'action collective, un espace pour souligner, se souvenir et honorer l'étendue de la résilience de l'esprit humain face à l'adversité, et un hommage à ceux qui ont souffert et continuent de souffrir aux mains de régimes injustes.
Photo : Razan Sabbagh