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Le Cercle Fermé

Artiste(s)
Martine Feipel, Jean Bechameil
Curateur(s)
René Kockelkorn

Les artistes Martine Feipel & Jean Bechameil, sous le commissariat de René Kockelkorn, ont été sélectionnés pour représenter le Luxembourg à la Biennale de Venise - 54e exposition internationale d'art en 2011.

Née en 1975 à Luxembourg (L), Martine Feipel a suivi des études d'arts plastiques à l'Université Marc Bloch à Strasbourg (F), à l'Université des Arts à Berlin (D) sous la direction du professeur Christiane Möbus, ainsi qu'au Central St. Martins College of Art & Design à Londres (GB), où elle a obtenu un Master en arts plastiques en 2002. Depuis 2000, elle participe régulièrement à des expositions, notamment en Europe. Elle a obtenu plusieurs bourses de résidence artistique en Europe. Elle est membre fondatrice de la compagnie Pandora. En 2007, elle a initié le projet hétéroclite The Game of Life présenté en Belgique, en Allemagne et au Luxembourg. La même année, elle a été sélectionnée pour le Prix d'Art Robert Schuman. Né en 1964 à Paris (F), Jean Bechameil travaille depuis 1990 en tant qu'artiste sculpteur indépendant. Pendant une douzaine d'années, il a vécu à Copenhague où il a régulièrement participé à des expositions. Parallèlement, il a travaillé sur de nombreux décors de pièces de théâtre et de films. Il a d'abord commencé à travailler à Paris où il a contribué à la réalisation du décor de Madame Bovary de Claude Chabrol (1991). Il a ensuite participé à des scénographies un peu partout en Europe. Il a, entres autres, réalisé les décors pour Antichrist (2009), Manderlay (2002), Dogville (2000) et Dancer in the Dark (1998) de Lars van Trier. Depuis 2008, Jean Bechameil est installé au Luxembourg où il travaille en collaboration avec Martine Feipel. En 2009, ils ont participé avec une oeuvre collaborative à la Biennale Kunst & Zwalm (B), et en 2010 ils ont monté une exposition monographique au Centre d'Art Nei Liicht à Dudelange (L). Martine Feipel & Jean Bechameil réalisent essentiellement des installations qui réagissent au contexte dans lequel elles s'inscrivent. D'après des dessins et des sculptures qui leur servent de modèle, le couple tente de créer des espaces ; en croisant et en fragmentant des volumes, ils recréent un univers disloqué et bancal qui, a priori, échappe à toute logique.Le Cercle Fermépar René Kockelkorn, commissaireQuiconque s'intéresse aux travaux de Martine Feipel & Jean Beachmeil s'aperçoit vite que la notion d'espace y est centrale. Il en va ainsi dans l'œuvre présentée pour la Biennale de Venise 2011. À l'observer, une pensée s'impose : la nécessité manifeste de trouver un nouveau type d'espace.À l'origine de leur travail, il y a cette prise de conscience que la perception sensorielle a des limites physiologiques - et que notre conception de l'espace est historiquement datée. Dès lors, il s'agit, dans la lignée de la philosophie de Jacques Derrida, d'essayer de dépasser la limite d'un lieu pour en chercher une nouvelle. Cela revient à réfléchir sur le sens de la limite, sur le sens de l'espace, qui, de manière prépondérante, est le fruit de la tradition. L'important n'est pas de sortir, de transgresser la loi en franchissant la limite, mais d'« ouvrir » un espace au cœur même de l'ancien espace. Cette ouverture ne crée pas d'espace nouveau à occuper, mais une sorte de poche dissimulée à l'intérieur de l'ancien sens de la limite. Il s'agit d'une ouverture de l'espace selon le principe du décalage. Or, ce décalage intérieur et cette recréation de l'espace impliquent toujours la destruction d'une institution.Le sens du mot « espace » s'en trouve profondément bouleversé. En ceci, nos deux artistes sont au cœur de l'actualité. Car l'aménagement de l'espace est en crise. Cet espace que nous concevons comme espace de vie est tout à la fois espace d'action, d'orientation et de communication. L'évolution des sciences et des technologies, l'érosion des visions du monde et des systèmes de valeur traditionnels, la crise structurelle de l'économie et l'exacerbation de la problématique logique remettent en question une conception traditionnelle de l'espace et de l'aménagement qui ne pense que par domaines de compétence et est obnubilée par les contraintes de croissance et de valorisation. Nous vivons une période de mutation où les modèles d'orientation et d'action du passé ne fonctionnent plus.Certes, la situation paraît encore ouverte, mais nous manquons de concepts d'action capables de répondre à la crise écologique et civilisationnelle que nous vivons sans mettre en danger la démocratie, les droits de l'homme et les fondements physiques de la vie. Aujourd'hui, il ne fait aucun doute qu'il est plus urgent que jamais de considérer toute réflexion sur la question de l'espace comme une œuvre de civilisation, comme un remodelage de la civilisation. Modifier le quotidien, remodeler totalement notre monde, c'est cela dont il s'agit.L'œuvre comprend plusieurs niveaux de lecture, qui touchent aussi bien à la philosophie qu'à l'histoire de l'art ou à la société.

Expositions
Biennale de Venise

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Partenaires

La représentation officielle du Luxembourg à la Biennale de Venise - 54e exposition internationale d'art est financée par le Ministère de la Culture, Luxembourg. La coordination du projet est assurée par le Casino Luxembourg - Forum d'art contemporain.

Avec le soutien de :Fondation Indépendance, Focuna - Fonds culturel national, Sedlo Jimenez Law Firm Luxembourg, Hoffmann Frères, Peintures Robin S.A.